La Frontière

Le gibet des Grey Fields
En termes d’hostilité, le nord des Grey Fields a peu de choses à envier à la côte occidentale. Entre la sécheresse toxique et à la faune carnassière de l’ouest ou la grande probabilité d’être terrassé par une balle ou une explosion sur les terres ensanglantées du nord, les dangers des environs proches sont légion. Au sein des étendues sauvages que l’on nomme la Frontière, les voyageurs imprudents ont également de grandes chances de finir écrasés par l’un des nombreux MEKAS qui sillonnent les plaines stériles, surgissant parfois des talus et des collines, pour peu que ces pauvres voyageurs aient pénétré sur un front de la Couronne par inadvertance.
Voilà comment se porte la zone frontalière des Grey Fields et de l’Écosse : une vaste étendue de terres grises, ponctuée de microcosmes repliés sur eux-mêmes, portant le nom de cités anciennement ouvertes, et de petits hameaux désertés, devenus refuges de fugitifs ou bien décors d’embuscades meurtrières. Face au danger croissant, la majorité de la population du Lord Commander Chiro d’Appledore s’est concentrée au centre et à l’est de la région, tant et si bien que les rumeurs locales font de Western et Northern Border des lieux maudits qui attirent la mort. Et ces rumeurs sont vraies. Certains citoyens trouvent même en cette région la forme d’un « L » renversé, très évocatrice d’une potence… d’où l’origine de son surnom : « Le Gibet des Grey Fields ».
Les Furies
Depuis « l’alliance » du Grand Royaume et de l’Écosse, la Frontière est un véritable champ de bataille, au cœur duquel les affrontements ne s’arrêtent jamais vraiment. Des rugissements de haine, ainsi que des pluies de carreaux, s’abattent sur les armées de Victoria ; du sol des forêts saillent les squelettes de centaines de Soldats de la Royal Army, fauchés par de violents coups de haches et d’épées. La Couronne est dépassée par les événements, même si Sa Majesté la Reine Victoria ne le reconnaît pas encore publiquement. Encore aujourd’hui, aucune de ses mesures n’a su écraser réellement la détermination des assaillants des forêts. Ces derniers, nombreux et redoutables, luttent avec férocité dans un seul but : sauvegarder la frontière qui distinguait leur Écosse natale du Pays de la Mégère, et, par là même, tenter de rendre son indépendance à leur peuple. Pour ce faire, leurs méthodes sont très claires : massacrer tout laquais de la Couronne qui s’approcherait trop près des forêts frontalières où sont établis leurs camps, les ennemis fussent-ils un petit groupe ou tout un contingent. Leur sauvagerie sans limite, leur accoutrement et les peintures de guerre bleutées couvrant leurs corps, peuvent évoquer les clans Pictes de l’Ancien temps. À l’époque, ces impitoyables guerriers dépeçaient les légionnaires romains qui s’aventuraient trop loin du mur d’Hadrien. À l’heure actuelle, le seul changement est celui de la nationalité des dépecés. Depuis quelques années, ces commandos de la Frontière et leurs membres, avant tout des hommes, profitent d’un surnom très évocateur : les Furies.
