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L'Ordre des Médecins

L'Ordre des Médecins

La création de l’Ordre des Médecins date de plusieurs siècles. Néanmoins, ses Médecins de Rouille n’ont commencé à obtenir une certaine notoriété qu’à partir de l’hécatombe causée par la Rouille dès 1817. Ces braves soignants ont juré d’endiguer le fléau de l’épidémie, et ce par tous les moyens nécessaires. Cependant, malgré la nécessité de travailler de concert, l’Ordre est scindé en deux groupes distincts. Ceux que l’on surnomme familièrement parfois les « Médecins de Cuir » opèrent généralement dans de petits cabinets perdus au fond des villes. Ils sont du reste loin de recevoir le même respect ou la même considération que leurs homologues officiels, les Médecins de la Reine, qui ont juré fidélité à Victoria en échange de leur supériorité hiérarchique et sociale, et travaillent à son service depuis l’année de son sacre.

Mode opératoire et réputation

Les Médecins de Rouille ont la particularité de susciter l’espoir aussi bien que la peur au sein du peuple du Grand Royaume. À la fois sauveurs et bourreaux, ces agents de la purification consacrent tous leurs efforts à mettre fin au règne de terreur de la Rouille ; toutefois, il leur est depuis longtemps devenu clair que leurs pratiques traditionnelles ne suffisaient pas. C’est pourquoi, plutôt que d’essayer de guérir ce qui est déjà condamné, ils recourent à l’éradication totale de la gangrène avant qu’elle n’atteigne la partie encore saine du corps. Depuis le Jour Cendré en 1828, les flammes de leurs bûchers, dans lesquelles ont disparu des milliers de vies et des villages entiers, leur valent cette réputation si particulière. Du reste, celle-ci s’est empirée lorsque l’Ordre des Médecins s’est divisé en deux branches distinctes l’année du sacre de la Reine ; beaucoup les considèrent désormais comme les complices peu scrupuleux et tyranniques de la Couronne.

Dans tout le Grand Royaume, des Corbeaux au service du pouvoir pourchassent les contaminés, laissant dans leur sillage des trainées de cendres, tandis qu’au Palais de Buckingham, Regis Parey, Héraut d’Hippocrate, consacre ses soins à la Reine seule. On trouve également à Londres un vaste Centre Médical, surnommé parfois le « Nid des Corbeaux », où ceux des Médecins de la Reine qui ne se sont pas établis à l’Université d’Oxford reçoivent et guérissent leurs divers patients.

Personnages notables

Les « Dix Fondateurs »

Le nom des « Dix Fondateurs » est celui que l’on donne aux plus anciens membres de ce qui devint au cours des années 1780 l’Ordre des Médecins, lesquels formaient à l’origine un petit groupe hétérogène de jeunes et prometteurs praticiens de Londres. Ceux-ci étaient unis par un projet particulièrement idéaliste : éradiquer à jamais la maladie de la surface du monde. Le futur de la médecine occupait toutes leurs pensées, et leurs compétences, exceptionnelles pour leur époque, valait à leurs interventions beaucoup de succès. Bientôt, leur notoriété grandissante dépassa les frontières de la capitale, ce qui leur permit d’intégrer à leurs rangs plusieurs autres médecins venus de tout le pays. Les bienfaits de leurs existence donnaient lieu à de telles réjouissances que les membres de l’Ordre, devenu alors une véritable entreprise, furent anoblis par la Couronne en 1792. Leurs clients privilégiés étaient les familles aristocrates et bourgeoises, qui les fournissaient en ressources économiques indispensables à l’exercice de leur travail ; par conséquent, ils accordaient moins de temps à la partie la plus miséreuse de la société, qui n’avait pas les moyens de payer leurs services. Cette inégalité finit par provoquer une grave dissension entre deux des membres les plus talentueux des Fondateurs, John Amber et William Crimson : le premier, grand praticien et trésorier de l’Ordre, considérait que cette sélection relevait d’un pragmatisme financier nécessaire, tandis que l’autre, anatomiste de génie et meilleur chirurgien du groupe, aspirait à étendre leurs soins à toute la population même s’ils devaient ne pas demander d’argent. Suite au départ de Crimson en 1797, l’Ordre connut ses premiers grands échecs et sa réputation commença peu à peu à se ternir. Le reste des Fondateurs continua cependant d’exercer la médecine jusqu’à la fin de leurs jours ; la plupart vécut assez longtemps pour se désespérer du développement de l’épidémie de Rouille et assister à la transformation des médecins de l’Ordre en Médecins de Rouille vers 1817. Certains, comme Peter Billingham ou Benedict Lockust, se joignirent même à cette croisade contre la nouvelle peste et participèrent activement à la recherche de moyens pour l’enrayer.

Samrock Lockust

Samrock Lockust est le neveu de Benedict Lockust, lequel comptait parmi les Dix Fondateurs de l’Ordre des Médecins ; de ce fait, les attentes auxquelles l’actuel Maître de l’Ordre doit faire face sont colossales. Mais pas suffisamment toutefois pour ébranler le sang-froid légendaire de cet éminent praticien. Ayant intégré les rangs des Médecins de Rouille vers 1830, il bénéficie de très longues années d’expériences durant lesquelles il a raffiné son art, de sorte à devenir particulièrement polyvalent : spécialiste de tous les domaines de la médecine et brillant chirurgien, il est capable de sauver la vie même de cas désespérés.

Néanmoins, il est tout aussi facilement capable de prendre celle des sujets les mieux portants, d’où son surnom ambivalent : le Caducée de Londres. En effet, rares sont ceux qui ont connaissance que ses compétences en botanique et en chimie lui ont autrefois servi pour la concoction de poisons virulents, à des fins expérimentales. Mais c’est une partie de son histoire dont il souhaite effacer le souvenir. Homme de science et doué d’un grand pragmatisme, Lockust a appris à écarter ses états d’âme pour répondre le plus efficacement possible à toutes les situations qui s’opposent à lui. La tenace adversité de la Rouille occupe tout son temps, et le Maître de l’Ordre consacre la majorité de ses recherches à l’endiguement définitif de l’épidémie. Il a néanmoins compris depuis désormais bien longtemps que cette maladie n’avait rien de naturel, et que les seuls efforts de ses Médecins, aussi compétents fussent-ils, ne seraient jamais suffisants. En attendant de trouver une solution durable, Lockust fait donc appel à toutes les mains afin de retarder au mieux la catastrophe qui s’annonce.

Nicholas Byrne

Petit-fils de William Crimson, qui comptait jadis parmi les plus éminents chirurgiens de l’Ordre des Médecins avant de s’en dissocier, Nicholas Byrne est connu dans le Grand Royaume pour son charisme et son influence redoutables, mais également pour sa démence paranoïaque. Ce Médecin de Rouille renégat a hérité de son grand-père (lequel s’est occupé de son éducation après la mort de ses parents) un dégoût démesuré pour toutes formes de maladie, en particulier pour la Rouille, qui sévissait déjà durant son enfance. Aujourd’hui vieillissant, Byrne, obsédé par la notion de pureté, n’a cependant rien perdu de la fureur qui l’anime : sa ferveur et son éloquence lui ont permis d’entraîner avec lui, lors de son départ de l’Ordre, un groupe de collègues avec lesquels il a ensuite formé un mouvement indépendant, aux allures sectaires. Selon ses préceptes, la Rouille ne serait pas une maladie, mais une entité consciente et malveillante, et quiconque présenterait le moindre signe d’une contamination doit être rayé du registre des vivants sans autre forme de procès. Chaque année son groupe rassemble davantage de partisans, si bien que les rangs des « Médecins de Byrne » ont désormais acquis une ampleur et font preuve d’un zèle qui intimident même les Médecins du corps principal : les adeptes de ce mouvement résolvent absolument toutes les situations, même les plus insignifiantes, par le feu.