L’Église d’Ascendance
L’Église d’Ascendance est une branche de l’Église caréenne consacrée au développement de la Prouesse. De fait, les Technodiacres qui constituent cet ordre saint sont aussi bien adeptes de la nouvelle foi que spécialistes de la technologie vérédienne, artisans hors-pairs, inventeurs émérites ainsi que théologiens érudits. Si un certain nombre d’entre eux occupe ses jours à prêcher la Prouesse entre les murs des Chapelles de Vif-Argent, où sont exposées aux yeux du peuple des œuvres d’art conçues en Veredium forgé, la plupart des Technodiacres, jalouse de leurs nombreux secrets, œuvre à l’abri des regards dans la réclusion d’une Cathédrale ou de Silver Keep, à Londres. Silver Keep est également le siège de l’Archevêque de la Prouesse, Edmund Salazar, un mystérieux vieil homme dont nul ne sait rien des réelles activités. Proche collaborateur du Prophète Howley, Salazar dirige dans l’ombre l’ensemble des Technodiacres.
Les archives de Liverpool réunissent une grande partie des documents les plus précieux de la technologie de la Prouesse. Sur certains sont griffonnés des croquis d’aspect fantaisiste, tandis que d’autres sont saturés de calculs et de mesures complexes. Les parchemins, noircis par des plumes frénétiques, se comptent par centaines. Il s’agit des premières notes ébauchées par les plus anciens Technodiacres, entre 1837 et 1839. Ces documents d’archive sont les références privilégiées des ouvriers de Liverpool, qui, grâce à leurs indications, ont pu reproduire en masse les modèles d’armes conçus par les Technodiacres l’année de leur formation. Il semblerait ainsi que, dès 1838, des milliers d’armes blanches et d’armes à feu modernes, fondues dans un métal imprégné de Veredium, avaient déjà été mises à la disposition de certains détachements de la Royal Army.
Après cela, tout s’enchaîna très vite : au bout de seulement quelques mois, leur sordide réputation d’engins de carnage et de vice n’était plus à faire parmi le peuple. Parallèlement, les Soldats de la Couronne s’en montraient des plus satisfaits. Ces armes corrompues, évidemment terribles vectrices de Rouille (« à l’insu de leurs créateurs »), inspirent depuis leur création l’effroi le plus tenaillant dans tout le Grand Royaume.
À mesure qu’un Technodiacre acquiert de l’expérience et de l’ancienneté, il acquiert également davantage de pouvoir, et obtient rapidement l’accès à de nouvelles ressources. L’Église nomme Sacrements les rituels qui marquent leur progression dans la hiérarchie de l’Église d’Ascendance.
Il n’est d’ailleurs pas rare qu’une poignée de Technodiacres accompagne une troupe de Soldats envoyés en reconnaissance ou au combat. Leur mission se limite souvent à entretenir les drones et les MEKAs, ainsi qu’à les améliorer, ou, le cas échéant, à les réparer si l’un d’eux se retrouver endommagé. Toutefois, leurs compétences leur permettent de faire bien davantage. Même si leur savoir et leur expertise les rendent surtout capables d’insuffler la vie à des machines de guerre, ils savent parfaitement se servir de leurs armes, et vont même jusqu’à aller expérimenter leurs effets sur le terrain, ponctuant leurs frappes diaboliques par des petites remarques à connotation scientifique : « Fascinant. », « Étonnant. », « Les habitants du Sud se consument donc plus vite que ceux du Nord ? ».