Le Cercle de Fer

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Le Cercle de Fer

Le nom énigmatique de Cercle de Fer désigne aussi bien le village construit de bois et de métal qui s’élève à proximité de Londres, que l’ensemble des Alchimistes du pays. Cette organisation recluse défend une idéologie et des préceptes fondés sur le rejet des progrès technologiques dont le règne de Sa Majesté a gratifié les îles britanniques, et que prêche l’Église d’Ascendance. Le Cercle de Fer condamne donc toute forme de manipulation du Veredium, et juge impures les créations qui en sont issues. Toutefois, plutôt que de lutter activement contre la Prouesse, les Alchimistes s’exercent à leur Science et enrichissent leur connaissance de la Matière dans la retraite des petits villages qu’ils ont eux-mêmes bâtis çà et là sur tout le territoire anglais. Guidés par les conseils de leurs aînés, les Thaumaturges, et grâce à leur propre savoir-faire, ces géniaux artisans recherchent une alternative saine au Veredium qui puisse apporter au monde autant de progrès, sans avilir par ailleurs tout ce qui entre en son contact. Qui de mieux pour accomplir cette quête que des individus capables de manipuler à loisir la matière par la seule force de leur volonté ?

Pour connaître les origines récentes de cet art, il faut remonter jusqu’en 1801. Un homme, fin d’esprit mais sans histoire, retrouve en rangeant des archives familiales des documents très anciens et d’une extrême rareté. Herman Silver, tel était son nom. Néanmoins, il était à l’origine davantage préoccupé par le contenu de son assiette que par la lecture, et n’était en plus pas d’un naturel particulièrement curieux. Pourtant ces reliques obtinrent de lui toute son attention, ainsi qu’un intérêt tout à fait inhabituel. Très vite, Silver fut pris du besoin irrépressible d’en découvrir davantage à propos de ces documents, qui étaient comme une sorte de lointain héritage. Ce fut au prix de patience et de persévérance qu’il exhuma finalement des dossiers secrets de l’Histoire l’origine de ces manuscrits qu’il avait récupérés, mesurant désormais leur valeur légitime. D’après ses recherches, menées secrètement à ses heures perdues, d’autres objets de ce genre avaient existé autrefois : parchemins, recueils, et parfois mémoires. Mais c’était bien sûr avant qu’un gigantesque bûcher ne les dévore dans ses flammes, sur l’ordre d’une certaine Inquisition des moins sympathisantes. Pour cause, ces manuscrits décrivaient en réalité la possible connexion de l’esprit humain avec l’énergie animant les atomes de la matière, notamment les métaux. Et quoi de pire pour des agents d’une religion qui dédaignait la basse vie terrestre, qu’une entière discipline professant la noblesse du métal ; l’« Alchimie » ? « De la vile sorcellerie.», lisait-on dans les documents des procès, « pratiquée par d’impies amoureux de la matière. ». Sans que personne ne sache pourquoi, les Alchimistes disparurent également.

Malgré les efforts de Silver, celui-ci ne parvint pas à trouver beaucoup de traces de leur existence. Revenant à ses archives personnelles, il se plongea pleinement dans leur étude approfondie sans beaucoup réfléchir aux dangers que cela pouvait représenter. Ce qui l’y découvrit allait à jamais changer la face de l’humanité.